Les Energies marines renouvelables, ou EMR, ont le vent en poupe ! Deux parcs éoliens et une ferme hydroliennes sont à l’étude en mer de la Manche et devraient voir le jour dans les années à venir.
Au printemps 2013, le GECC a participé aux réunions organisées par la Commission Particulière du Débat Public (CNDP) concernant deux projets d’implantation de parcs éoliens en mer de la Manche, l’un en baie de Seine et l’autre en baie de Saint-Brieuc.
Mécontent du traitement réservé à la question des mammifères marins, le GECC a réalisé deux cahiers d’acteurs pour insister sur leur forte présence en mer de la Manche.
Projet d’un parc éolien en mer au large de Courseulles-sur-mer en Baie de Seine
Le 12 juin 2013, le GECC assiste à Arromanches à un débat sur le projet d’implantation d’un parc éolien en mer, au large de Courseulles-sur-mer. Les discussions prennent un retard considérable et la problématique environnement et mammifères marins n’est finalement abordée que vers minuit, dans une salle pratiquement vide !
Pour ne rien arranger, EDF, maître d’œuvre du projet, conclut que les observations de mammifères marins sont trop rares en baie de Seine pour que l’on s’en soucie véritablement dans le cadre de ce projet de parc éolien.
>> Cliquez ici pour accéder au compte-rendu de la réunion du 12 juin 2013
Le GECC proteste : la baie de Seine est fréquentée de manière régulière par les grands dauphins, comme l’attestent de nombreuses observations faites en baie de Seine, voire même en face du port d’Arromanches ! De plus, une colonie de phoques veaux-marins est installée depuis de nombreuses années en baie des Veys.
Face à ces nombreuses incohérences, le GECC et la Réserve Naturelle Nationale du Domaine de Beauguillot s’unissent pour réaliser un cahier d’acteur commun qui prouve, cartes à l’appui, la présence des mammifères marins en baie de Seine, et plus particulièrement à proximité de projet d’implantation du parc éolien.
>> Lire, télécharger ou imprimer le cahier d’acteur du GECC sur Couseulles sur mer
Le 11 juillet 2013, la Commission Particulière du Débat Public organise une nouvelle réunion sur le thème de l’environnement et des mammifères marins. Morgane Remaud, de l’Agence des Aires marines protégées, antenne du Havre, y fait une intervention publique. Le site de la Commission Particulière du Débat Public n’a pas conservé trace de cette intervention.
Ce qui a changé aujourd’hui
Un complément d’enquête a été demandé à EDF, maître d’œuvre du projet, par la DREAL de Basse-Normandie, dont les conclusions vont être présentées au GECC en janvier 2015.
Projet d’un parc éolien en mer au large de la baie de Saint-Brieuc
Au cours des débats portant sur le projet d’implantation d’un parc éolien en baie de Saint-Brieuc, le GECC a constaté que les études consacrées aux mammifères marins de la zone comportaient d’importantes lacunes. Le protocole d’étude proposé par le maître d’ouvrage Hyberdrola et du bureau d’études IN VIVO :
- minimisait fortement la présence des grands dauphins dans la zone, puisque la bande côtière et les Minquiers, où les grands dauphins sont le plus souvent observés, n’étaient tout simplement pas prises en compte dans le protocole présenté ;
- ne reconnaissait pas la sédentarité des grands dauphins rencontrés. Les mammifères marins rencontrés étaient simplement comptés, même pas photographiés ! A aucun moment, leur aileron n’était identifié et comparé avec d’autres individus. Ce procédé permettait de penser que ces derniers n’étaient pas connus, est donc sans doute de passage dans la zone.
À aucun moment le maître d’œuvre n’avait jugé bon de consulter le GECC et son catalogue d’ailerons.
Pour y remédier, le GECC a présenté un cahier d’acteur : ce document, sorte de cahier de doléances, prouve, cartes à l’appui, la présence des grands dauphins en mer de la Manche et sur les côtes bretonnes, insiste sur les dangers de la construction d’un parc éolien dans cette zone et met en évidence les manquements flagrants du protocole choisi par le maître d’œuvre pour étudier et protéger cette population de mammifères marins.
>> Lire, télécharger ou imprimer le cahier d’acteur du GECC de la Baie de Saint Brieuc
Le GECC a également fait une présentation orale à la réunion qui s’est tenue à Paimpol le 20 juin 2013.
> Écouter ou voir la réunion de Paimpol en vidéo
> Lire, télécharger, imprimer le document power point du GECC
Au terme de cette réunion, le GECC s’est fait verbalement agresser par quelques membres du bureau d’études IN VIVO qui contestaient de manière « musclée » les résultats avancés par le GECC. La Commission particulière du débat public a demandé à ce bureau d’études de présenter des excuses au GECC, excuses jamais formulées…
Ce qui a changé aujourd’hui
Suite à l’intervention du GECC lors du débat public de 2013, la personne en charge du suivi mammifères marins pour le bureau d’études IN VIVO a transmis quelques fichiers de photographies des grands dauphins rencontrés dans la zone d’implantation du parc éolien.
En juin 2014, le GECC a analysé les photographies reçues et a transmis un bref compte rendu. En dépit de la mauvaise qualité des photographies transmises, le GECC a établi que tous les dauphins photographiés par IN VIVO étaient des animaux identifiés dans le catalogue du GECC, c’est-à-dire régulièrement observés en mer de la Manche. Il ne s’agit donc pas d’individus de passage, mais bien d’individus sédentaires appartenant à la population des grands dauphins de la mer de la Manche.
>> Lire, télécharger ou imprimer le compte-rendu transmis à In VIVO
A ce jour, aucune collaboration officielle entre le bureau d’études IN VIVO et le GECC n’a été envisagée pour effectuer un suivi mammifères marins de qualité sur la zone d’implantation du parc éolien de Saint-Brieuc.
A ce jour, aucun nouveau protocole d’étude pour les mammifères marins n’a été présenté par le bureau d’études IN VIVO. En novembre 2014, Ailes marines, société qui gère le projet de parc éolien en baie de Saint-Brieuc, a présenté les résultats de la première année d’étude pour le volet mammifères marins.
Au final, le GECC reste très perplexe quant à la manière dont la question « mammifères marins » est traitée par le maître d’œuvre dans ce projet de parc éolien, les résultats reposant, pour le moment, sur des études partielles.