Dans un précédent article paru en octobre 2017 sur le site internet du GECC, nous avions retracé l’itinéraire de ce grand dauphin observé en 2015 sur l’archipel de Chausey, puis revu deux ans plus tard dans le Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI), au niveau de Lampol-Plouarzel, face à l’archipel de Molène.
Nous l’avions alors appelé « la drôle de Zèbre », parce que tout porte à penser qu’il s’agit d’une femelle. En outre, si cette dernière paraît bien intégrée dans la population de la mer de la Manche, elle est généralement observée un peu à l’écart des individus de la population de Molène.
Or, ce printemps, la drôle de Zèbre a donné de ses nouvelles! Elle a été photographiée le 20 avril 2018 par Rémy Lebourgeois, du GECC, entre Porbail et Barneville-Carteret. On note que par rapport à l’année dernière, son aileron n’a pas subi de grandes modifications, ce qui facilite la photo-identification.
Individu N01205, anciennement N0782, dite « la drôle de Zèbre ». Rémy Lebourgeois pour le GECC, 20 avril 2018
Petit changement toutefois : son numéro d’identification. Jusqu’alors, cet individu était connu dans la base de données du GECC sous le numéro N0782. Mais depuis, la grande refonte informatique est passée par là, et il porte désormais le numéro d’identification N01205 dans la base de données OBSenMER.
Lors de la sortie du 20 avril dernier, la drôle de Zèbre a été observée en compagnie de nombreux individus. Difficile d’en dire plus : comment se porte-t-elle? a-t-elle eu des petits en 2018? Malheureusement, nous n’en savons rien même s’il est vrai qu’elle a été vue en 2018 en compagnie de plusieurs jeunes.
Individu N01205 avec un groupe de jeunes grands dauphins. Rémy Lebourgeois pour le GECC, 20 avril 2018
Cette nouvelle observation confirme le goût des voyages de cet individu. De fait, entre 2017 et 2018, la drôle de Zèbre n’a pas hésité à faire 250 Km pour rejoindre les populations de Molène et de la mer de la Manche. Cette capacité de déplacement ouvre des perspectives: si les longs voyages et la fréquentation de différentes populations ne lui font pas peur, alors à quand les rivages exotiques de l’Angleterre?
Grâce au suivi et à la photo-identification, l’histoire de la drôle de Zèbre s’inscrit lentement, mais sûrement au fil des ans et nous apporte de précieuses informations sur l’utilisation de la zone et de l’habitat par les grands dauphins. Affaire à suivre donc…