La nage | La peau | Différencier mâles et femelles |
Le corps du grand dauphin se compose d’un melon, d’un évent, d’un rostre, d’un aileron dorsal (ou aileron), d’une nageoire caudale (la queue), d’un nombril, d’une fente génitale, d’une fente anale et de deux nageoires pectorales.
L’eau a grandement influencée l’aspect des cétacés et des grands dauphins en particulier. Il leur a fallu acquérir la forme la plus hydrodynamique possible, de façons à ne pas freiner leurs déplacements.
Ainsi, toutes les parties saillantes ont été escamotées sauf les membres antérieurs :
- Les pavillons auditifs ont disparu et le canal auditif, très réduit, se présente comme un simple trou d’aiguille sur le côté de la tête.
- Les mamelons, chez la femelle, sont placés au fond d’une fente et ne font saillie que chez la femelle allaitante.
- Le vagin et l’anus se trouvent également au fond d’une fente, la fente génito-anale.
- Chez le mâle, sauf pendant l’érection, le pénis est complètement rétracté à l’intérieur du corps.
- Les membres postérieurs se sont progressivement atrophiés jusqu’à la disparition complète du bassin et des pattes arrière.
- La boîte crânienne a été reportée vers l’arrière, enlevant toute incurvation de la tête.
Quant à l’ossature, elle s’est allégée afin de parvenir à un rapport poids/puissance plus favorable au déplacement. Ainsi, le squelette du grand dauphin n’a pas pour rôle principal de supporter la masse corporelle car ce rôle est rempli par l’eau. En revanche, il sert de point d’ancrage pour les muscles.
La nage
La silhouette à l’hydrodynamisme parfait du grand dauphin n’explique pas entièrement les incroyables vitesses de pointe qu’ils peuvent atteindre, de l’ordre de 50 à 60 km/h !
Beaucoup de chercheurs ont tenté de reproduire des modèles rigides copiés sur la forme des grands dauphins, qu’ils ont propulsés avec un moteur d’une puissance équivalente à leur puissance musculaire. Et bien, ces maquettes ont atteint péniblement 20km/h seulement !
A l’évidence, les cétacés disposent d’une astuce qui leur permet de dépasser cette limite et qui fait d’eux de grands nageurs.
Contraints de venir respirer régulièrement à la surface, l’essentiel des déplacements des cétacés s’effectue de bas en haut et inversement. Ils ont donc développé une nageoire caudale horizontale, ce qui les différencie des poissons qui possèdent une nageoire caudale verticale.
Cette nageoire est la structure qui permet aux cétacés, et aux grands dauphins en particulier, d’avancer. Elle est mue par des muscles logés de part et d’autre de la colonne vertébrale. Les plus puissants sont les deux muscles supérieurs qui, en se contractant, tirent la nageoire caudale vers la haut. C’est la phase active de la nage : la propulsion. Les muscles inférieurs ramènent la nageoire caudale en position basse, c’est la phase neutre : la récupération.
La nageoire caudale ne possède ni muscle ni ramification osseuse. Elle est constituée d’une surface aplatie horizontalement au centre de laquelle se trouve un réseau de tissus fibreux rigides. Ce noyau fibreux est enveloppé de ligaments attachés aux vertèbres. Ces ligaments sont inextensibles et par conséquent extrêmement solides. On peut, par exemple, suspendre une baleine de plusieurs tonnes par sa nageoire caudale !
Les nageoires pectorales ne sont pas directement impliquées dans la motricité, mais jouent un rôle essentiel dans la stabilisation et l’orientation. Chez les dauphins de rivière, qui doivent souvent évoluer dans des espaces restreints, elles sont sensiblement plus développées que chez la plupart des dauphins océaniques, car elles participent à de fréquents changements de direction.
Enfin, l’aileron dorsal joue le rôle de stabilisateur. Ni formations osseuses, ni muscles n’entrent dans la composition de cet aileron. Il n’est d’ailleurs pas essentiel car de nombreuses espèces telles que le béluga, le narval ou encore les lissodelphes (dauphins du nord)IMAGES en sont dépourvues.
La peau
Pour faciliter le déplacement dans l’eau, la peau des cétacés a perdu sa pilosité au fil du temps. Elle est devenue lisse et glissante.
Il faut savoir que lorsqu’un fluide s’écoule autour d’un objet, les couches d’eau les plus éloignées de l’objet s’écoulent plus vite que les couches d’eau les plus proches. Tant que l’écoulement n’est pas trop rapide, ces couches restent parallèles. On parle d’écoulement laminaire. Si la vitesse augmente, ces couches se « décrochent » les unes des autres, formant des tourbillons et des turbulences qui freinent l’objet. Mais les cétacés défient les lois de la dynamique : même lorsque leur vitesse augmente, l’écoulement de l’eau reste laminaire.
C’est la structure particulière de leur peau qui permet d’expliquer ce phénomène. La peau des cétacés est constituée d’un épiderme lisse et élastique et d’un derme parcouru de nombreux orifices. Sous l’effet de la vitesse, ces minuscules palpeurs transmettent des signaux aux cellules environnantes. La surface de la peau réagit alors instantanément en fonction des différences de pression et il se forme de fines ondulations, chacune d’entre elles est une réponse à chaque turbulence et permet sa neutralisation.
De plus, les cellules de l’épiderme exsudent de minuscules gouttes d’huiles dont le rôle lubrifiant est évident. Elles se renouvellent plusieurs fois par jour. A titre d’exemple, le cachalot abandonne en permanence des lambeaux de peau imbibée d’huile.
Différentier les mâles des femelles
Les cétacés présentent un hydrodynamisme perfectionné qui a pour effet de gommer les différences sexuelles externes. Les organes génitaux sont en effet contenus à l’intérieur du corps, afin de ne pas présenter de résistance pendant la nage. Différencier mâle et femelle est donc difficile.
Les mamelons, chez la femelle, sont placés au fond d’une fente et ne font saillie qu’au moment de l’allaitement.
La fente génitale comprend, chez la femelle, le vagin et l’urètre.
Chez le mâle, sauf pendant l’érection, le pénis est complètement rétracté à l’intérieur du corps.
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